Fascination : moule perlière d’eau douce

Les larves de la moule perlière d’eau douce passent leur premier hiver dans les branchies de la truite fario

Le Perlenbach avec forêt alluviale inactive : habitat pour la moule perlière d’eau douce

Forêt d’épicéas avec structure de ruisseau naturelle : les insectes qui se développent dans le ruisseau ont des difficultés de s’étendre dans le biotope

Contrôle des plaques perforées : Est-ce que les jeunes moules sont toujours là ?

Avec une population minuscule de moins de 20 individus, les dernières moules perlières d’eau douce encore existantes se trouvent dans la vallée du Perlenbach - Fuhrtsbachtal. A titre de comparaison, on estimait la population en 1900 à environ 1 à 1,5 millions de spécimens dans le Perlenbach et dans la Rur. Aujourd'hui, la moule perlière d'eau douce est considérée éteinte dans la Rur. La population est très âgée, les individus ont 60 à 70 ans. Les moules juvéniles sont rares. La baisse des peuplements de moules perlières d'eau douce est manifeste, non seulement dans la région d’Aix-la-Chapelle, mais aussi dans toute l’Allemagne.

On dispose de nombreuses informations sur les anciens peuplements de moules dans la région de l'Eifel et ailleurs car on trouve de temps en temps des perles dans les coquillages (environ une moule sur 2000 renferme une perle). Pour conserver ces trésors, les nobles ont très tôt décrété des lois (Perlregale). Ces lois leur octroyait le droit exclusif de pêcher les moules, de cultiver et de récolter les perles. Après l'invasion de Napoléon en Rhénanie, ces lois ont été abolies. Il s’en est suivi une exploitation abusive des cours d’eau abritant la moule perlière, mais c’est seulement par l'intensification de l’occupation des sols, par la construction de nombreux étangs de poissons et par la mise en place de barrages que les habitats de la moule perlière d'eau douce et des poissons hôtes ont été considérablement détériorés. Aujourd’hui, le problème principal est l’apport de sédiments fins qui envasent les ruisseaux. Dans le Perlenbach, ces apports sont principalement dus aux opérations militaires au niveau de la source du ruisseau (également appelé Schwalm). On citera également l'utilisation intensive des terres et le défrichement incorrect des fossés. Dans l’agriculture, les apports proviennent de surfaces qui sont trop pâturées et fertilisées ainsi que de surfaces où les cours d’eau ne sont pas clôturés et où le bétail favorise l’érosion de la rive. La plantation de monocultures d'épicéas favorise également l'érosion et détruit les forêts et les prairies alluviales de grande importance écologique.

Depuis la fin des années 80, des efforts de protection de la moule perlière dans la région d’Aix-la-Chapelle sont effectués. En 2001, la Station biologique d’Aix-la-Chapelle a pris en charge la réserve naturelle Perlenbach-/Fuhrtsbachtal. Dans le cadre de cette initiative, le projet de préservation de l’espèce « moule perlière » a été réactivé avec le groupe de projet « Molluskenkartierung ». Grâce au soutien financier de la fondation NRW, des mesures susceptibles d’ assurer à long terme la survie de la moule perlière d'eau douce en NRW sont réalisées. En même temps, la Station biologique d’Aix-la-Chapelle réalise le projet Life-Natur « Lebendige Bäche in der Eifel » (ruisseaux dynamiques de l’Eifel) en coopération avec la Station biologique d’Euskirchen. Des mesures importantes sont prises pour restaurer les habitats de la moule perlière d'eau douce et d'autres espèces caractéristiques de cours d'eau. Dans les camps d'entraînement d’Elsenborn (Belgique), les responsables locaux réalisent d'importantes mesures pour réduire au minimum les apports de matières en suspension. A mentionner : l’aménagement de plus de 100 bassins de sédimentation.

Plus d’informations

Portrait de la moule perlière d’eau douce

Glochidie (larve de moule)

Glochidie (larve de moule) © Reinhard Altmüller

Larves presque mûr dans les branchies d’une truite

Larves presque mûr dans les branchies d’une truite © Reinhard Altmüller

Très jeunes moules dans le laboratoire de la Station biologique

Moules âgés de trois mois vu sous le microscope

Moule perlière d’eau douce adulte

Moule perlière d’eau douce adulte © Frank Wagener

Nom latin : Margaritifera margaritifera

Cycle de vie / biologie

1. Adultes :

Phénologie : période de reproduction juin-août

Durée de vie : 70-100 ans (max. 130 ans)

Dans les climats froids, la moule perlière d’eau douce atteint un âge maximal de 130 ans à cause du métabolisme plus lent. Dans nos régions, elles atteignent « seulement » un âge de 80-100 ans dans le meilleur des cas. En Espagne, elles n'ont que 30-40 ans.

Reproduction : bisexuées

Fréquence : au fond de l’eau

Alimentation : filtreurs actifs (~ 30 l / jour)

Les moules perlières d'eau douce ont une fonction de nettoyage importante en tant que filtreurs. Elles se nourrissent de minuscules particules organiques qu'elles extraient de l'eau. Elles contribuent ainsi significativement à la propreté de la rivière. Si le pourcentage d’éléments organiques dans l'eau est trop faible et le pourcentage de composants non valorisable trop grand (sable et similaires), les moules doivent filtrer beaucoup d'eau pour trouver suffisamment d’éléments organiques, c’est-à-dire que la consommation d’énergie pour se nourrir est supérieure à l’énergie obtenue par la nourriture. Si c’est toujours le cas, la moule perlière d'eau douce meurt de faim. 

Mobilité : sédentaire, généralement seulement de petites migrations ; si besoin est, elles peuvent, selon O. Baer, parcourir jusqu’à 1 m par jour.

2 Développement des œufs : 

Développement : 8 semaines 

Lieu de développement : dans la poche marsupiale des lames branchiales des moules femelles, expulsion de glochidies éclos dans l'eau 

3. Glochidies (larves de moules)

Aspect : taille d'environ 0,05 mm 

Phénologie : éclosion des larves de juillet à septembre 

Période de développement : ici d’environ 1 an 

Lieu : se développent comme parasites dans les branchies des poissons hôtes le seul poisson hôte est ici  la truite fario (Salmo trutta f. vario), autrefois aussi le saumon (Salmo salar)

4. Les jeunes

Développement : 15-20 ans jusqu’à la maturité sexuelle

Alimentation : éventuellement détritus (matière organique morte) et bactéries, à partir de 2 ans filtreurs actifs 

Croissance annuelle : en moyenne 1 - 1,5 mm / an

La croissance étant en hiver plus foncée qu’en été, des cernes de croissance sont visibles comme sur les arbres à feuilles caduques. Ces cernes permettent de déterminer l’âge des moules.

Biologie de la population

Densité de population : 0,1-50 ind./m² (Portugal)

Rapports entre sexes : 1:1 (femelle : mâle)

Taux de mortalité : œuf  -  jeune moule: 99,99%, jeunes moules-moules adultes : ~ 95%, moules adultes : 1,05 à 6% par an

Habitat

Rivières fraîches en été et riches en oxygène,  pauvres en calcaire et en nutriments

La moule perlière d'eau douce est un bon indicateur pour les cours d’eau de grande qualité biologique. Elles ont des exigences particulièrement élevées en ce qui concerne le substrat du lit.

Risques et protection

  • l'agriculture intensive et la sylviculture à proximité des cours d’eau 
  • la transformation de prairies à proximité de ruisseaux en monocultures d'épicéas
  • la construction de barrages, empêchant ainsi les échanges génétiques entre les poissons hôtes
  • toutes les mesures qui entraînent l’apport de matières en suspension dans les eaux 

Statut: protégée en Europe comme espèce FFH (annexe II), dernière présence en NRW

Mesures de protection

  • Projet de protection de l’espèce « Flussperlmuschel »
  • Projet Life  « Lebendige Bäche in der Eifel »
  • Mesures de protection de la nature dans le camp d'entraînement militaire d'Elsenborn (Belgique)

Grâce aux actions ci-dessus, nous pouvons assurer la survie de la moule perlière à long terme en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Chacun de nous a son rôle à jouer, nous sommes responsables de la préservation de notre faune locale pour nos descendants. Les projets étant cependant limités dans le temps, nous avons besoin d’aides le plus rapidement possible.

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